Le Cacique Davi Kopenawa

Chaman yanomami, penseur et défenseur infatigable, Davi Kopenawa est né en 1956 près du rio Toototobi, à la frontière entre le Brésil et le Venezuela. Survivant des épidémies introduites par les colons, il apprend tôt le portugais et devient l’une des voix indigènes les plus puissantes d’Amazonie.

Dans les années 1980, il rejoint la FUNAI (Fondation nationale des peuples indigènes) et lutte contre l’orpaillage illégal qui menace toujours les terres yanomami. Son leadership contribue directement à la démarcation officielle de la Terre Indigène Yanomami (1992) — la plus vaste du Brésil, plus de 9,6 millions d’hectares, soit l’équivalent du Portugal —, jalon historique de la lutte pour les droits autochtones.

Son nom chamanique, « Kopenawa » (« le frelon »), lui vient d’un rêve, symbole de vigilance et de riposte face aux invasions du monde non indigène. En 2004, il fonde l’Association Hutukara Yanomami, dédiée à la santé, aux droits et aux savoirs traditionnels de son peuple. En 2010, il coécrit avec l’anthropologue Bruce Albert La Chute du ciel, œuvre visionnaire aujourd’hui adaptée au cinéma ; il apparaît aussi dans Terra Libre (2021) et dans Amazonia, Cœur de la Terre Mère, qui retrace la victoire de la démarcation grâce à des archives commentées par l’ancien président de la FUNAI Sydney Possuelo. Lauréat du Right Livelihood Award (2019) et distingué par des universités et académies, il est reconnu comme un sage et « diplomate de la forêt ». Son message est limpide : tant que la forêt vivra, l’humanité aura une chance.