Dans les années 1980, il rejoint la FUNAI (Fondation nationale des peuples indigènes) et s’engage dans la lutte contre l’orpaillage illégal, qui menace toujours les terres de son peuple. Son engagement contribue directement à l’une des plus grandes victoires indigènes du Brésil : la démarcation officielle, en 1992, de la Terre Indigène Yanomami — la plus vaste du pays, couvrant plus de 9,6 millions d’hectares, soit une superficie équivalente à celle du Portugal. Ce territoire est reconnu par la Constitution brésilienne de 1988 et représente un jalon historique de la lutte pour les droits autochtones, auquel Davi et son peuple ont activement pris part.

Son nom chamanique, « Kopenawa » — le frelon — lui vient d’un rêve, symbole de vigilance et de riposte face aux invasions du monde non indigène. En 2004, il fonde l’Association Hutukara Yanomami, qui œuvre à la défense de la santé, des droits et des savoirs traditionnels de son peuple.

En 2010, il coécrit avec l’anthropologue Bruce Albert La Chute du ciel, ouvrage visionnaire devenu une référence mondiale. Ce récit autobiographique, cosmologique et politique est aujourd’hui adapté en film documentaire, dans lequel il tient le rôle principal.

Davi Kopenawa est également au générique de Terra Libre (2021) et de Amazonia, Cœur de la Terre Mère, où il partage avec force sa vision du monde et son chemin de résistance. Dans ce dernier film, la grande victoire de la démarcation des terres yanomami est retracée grâce à des images d’archives exceptionnelles, commentées par le président de la FUNAI de l’époque, le légendaire Sydney Possuelo.

Lauréat du Right Livelihood Award (le « Nobel alternatif ») en 2019, docteur honoris causa et membre de plusieurs académies, Davi Kopenawa est aujourd’hui reconnu comme un sage, un visionnaire et un diplomate de la forêt. Son message est limpide : tant que la forêt vivra, l’humanité aura une chance. Mais sans elle, il n’y aura plus de demain.